Le Kinomichi est très spécial. Il développe et sollicite de nombreuse capacité, potentiel, et sensibilité. Ce n’est pas juste de la gymnastique ; le « bouger avec le partenaire » n’est pas si simple. La rencontre de Maitre Noro avec Dr Ehrenfried n’est pas sans effet sur la création du kinomichi. Je vais proposer une première liste de ce que j'imagine stimulé par la pratique du kinomichi, pour stimuler vos critiques, votre imagination, vos suggestions.
Un minimum de capacité cardiaque, surtout à partir de l’initiation 3.
La mécanique corporelle simple : les tendons et les muscles (leur force et résistance), l’amplitude et résistance des articulations,
Se sensibiliser à son propre corps, localisation, limite, limite de l’élasticité des chaines anatomiques. Sensibilité tant des étirements que dans le mouvement. Entrer dans une proprioception active.
Une perception, conscience et programmation des chaines musculaires ; apprendre de nouvelles coordinations
En générale coordination moteur.
S’organiser dans la spirale et l’énergie Terre-Ciel
Doser son tonus.
En générale plasticité cérébrale
Mémorisé les mouvements
La relation avec le partenaire : le percevoir plus par le contact que par la vue, percevoir ses lignes de forces, ces mouvements, la qualité de ses mouvements, son tonus. Créer un dialogue corporel
Dynamiser avec le partenaire. Coordination chorégraphique : distance et rythme ; coordinations des tonus.
La pédagogie (régulièrement on pratique avec un partenaire qui a commencé un peu plus tard que soi) : patience-humilité, adaptation, comprendre le moment du partenaire. Pédagogie par le verbe et par le mouvement. Donc un travail concret sur l’altérité.
Garder l’esprit du sourire (sans parler du sexy et du spirituel qui sont probablement au-delà de ma compétence réthorique).
J'aime regarder cette liste; elle me rappelle la richesse de notre pratique, et en cela j'ai regard différent sur ma pratique. Elle est un outil pour ne pas tomber dans la pratique mécanique.
J’avoue humblement que dans ma pratique et mon enseignement, j’oublie allègrement 92% des points évoqués ci-dessus.
je vais copier ici les commentaires qui ont été faits sur FB
Bertrand Delamotte
Je me permets d'ajouter mon petit grain de sel. Dans ce que l'on peut travailler: oubli de son ego, c'est à dire s'effacer derrière le mouvement. Sentir que nous sommes seulement, à un moment donné, l'incarnation de ce mouvement et qu'il nous survivra. C'est difficile mais pour moi fondamental, surtout quand on enseigne. Je l'ai vu à l'oeuvre avec un de mes enseignants d'Aïkido. Quand on en est spectateur, on ne le comprend pas tout de suite parce que c'est une qualité "en creux", une modestie vécue.
Lucien Forni
Pratiquer l'art de la paix n' est pas facile, c'est un combat sans merci, une lutte incessante…